Étape 37 : Lac des Bouillouses – Pla de la Beguda
– 23 aout 2012 –
La nuit fut d’un grand réconfort. Lever à 6h 45. Petit déjeuner à base de céréales bio et boisson chocolaté lyophilisé pas bio pour deux sous, mais le mélange fonctionne. Aujourd’hui nous attend une étape curieuse, tout en longueur, et l’unique dénivelé notable se trouve à la fin de l’étape. Soit. Il faudra donc s’économiser après la journée éprouvante d’hier.
Le GR10 file tout droit vers le Sud. Nous prenons à la lettre l’itinéraire de la HRP qui zigzague lui, au milieu des estanys Llarg, Negre et de la Pradella. C’est moins direct mais c’est magnifique surtout avec la lumière rasante du matin. Les pêcheurs ne s’y trompent et sont nombreux au bord de l’estany Negre. Retrouvant le GR 10, nous enclenchons la seconde sur un sentier de plus en plus large, et qui devient ensuite une large piste. La pente est nulle ou presque, mais le pas est rapide. Il faut dire que Melchior et Axel attendent de pied ferme le ravitaillement à Bolquère. Leurs sacs sont vides, et ils craignent que l’on arrive un poil trop tard par rapport à la fermeture de midi de l’épicerie locale. Nous serions alors obligés d’attendre la réouverture de celle-ci, et ainsi nous retarder pour la fin de la journée, et le remontée de la vallée d’Eyne. Le rythme est donc soutenu, et rapidement nos deux compères partent devant (l’impératif du ravito étant plus important pour eux que pour nous).
Il ne se passe pas grand chose jusqu’à Bolquère à part de la piste dans les sapins, et du goudron toujours à travers les mêmes sapins, le tout sous une chaleur éprouvante. L’épicerie est atteinte avant midi, ouf. Axel et Melchior ont un cadi bien plein lorsque nous les retrouvons. Nous faisons 2-3 emplettes également et trouvons un peu d’ombre pour manger dans le village.
En plein cagnard, nous repartons vers le Sud-Est toujours sur du goudron, jusqu’au col de la Perche, lieu de passage notable mais d’aucun intérêt. Nous continuons vers le Sud, et toujours sur du bitume brulant. Sarah traine un peu derrière. Les pieds chauffent, pourtant j’ai choisi de marcher en chaussure de trail (les godillots étant dans le sac), mais malgré ces chaussures légères, les pieds fument un peu.
Enfin nous arrivons à Eyne, et avec Sarah nous avons une pensée pour notre petit séjour de cet hiver dans les parages, où profitant d’un manque de neige à la station locale nous avions profité des sentiers que nous dominons par ce jour du mois d’août. Nous traversons le petit village, fait de belles pierres harmonieuses et nous engouffrons dans la longue vallée d’Eyne. Fini l’asphalte, un sentier monte régulièrement vers le Sud, au milieu d’une végétation dense et salvatrice. Nous croisons de nombreux randonneurs. L’endroit semble populaire. Une rigole déviée d’un cours d’eau descend le long du sentier, une aubaine pour rafraichir nos visages.
L’après-midi est bien entamé et nous sortons de la forêt progressivement. De la luxuriance du fond de la basse vallée aux pâturages intermédiaires, nous débouchons enfin sur une partie minérale, quel contraste. La vallée connait une législation particulière (certainement en raison de la riche flore que l’on y trouve) et nous devons atteindre les 2000 mètres pour poser la tente ; le Pla de la Beguda se situe lui à 2335m. L’endroit est superbe. Déconnecté de tout. Le vent attise notre sentiment d’isolation. Nous restons là, sur un large promontoire à regarder les lieux. Quelques isards attirent notre attention, puis quelques bêlements aussi, mais sans pourtant voir les brebis qui en sont à l’origine. Et c’est bien normal car ce sont des mouflons qui en sont à l’origine. Descendant des hauteurs, ils arrivent par dizaine vers le ruisseau qui nous séparent. Aucun de nous n’avions vu de mouflon à l’état sauvage, excepté dans le Caroux, et on compte plus de trente têtes ! Un isard vient se mêler à eux non sans les provoquer quelque peu, si bien qu’il met la zizanie dans la bande. Des marmottes détalent sous les accélérations des mouflons, et les chevaux au beau milieu du décor restent passibles. La scène est cocasse, et nous fait bien rire. Nous sortons une fiole d’apéritif anisé pour l’occasion et les biscuits salés qui vont bien avec. Quel décor pour cet apéro !
Le vent se calme petit à petit. Les animaux rentrent chez eux, et disparaissent sans que l’on s’en aperçoive, affairé que nous sommes à monter les tentes. Vient l’heure de dormir.
[à suivre…]
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Les mouflons n’étaient vraiment pas loin!
Quel temps superbe également. Mais je vois que vous avez pensé à vous réhydrater convenablement, le soir venu. Très bon l’anis pour cela.
…mais quelle lumière poisseuse. on peut rien faire de bon en images !
“ils craignent que l’on arrive un poil trop tard par rapport à la fermeture de midi de l’épicerie locale.”
Bizarement, ça me fait penser à une étape du GR20, où avec Patrick nous avions descendu la pente à grandes enjambés et en sautant de rocher en rocher pour atteindre Asco avant 12h et avoir quelque chose de frais à manger le midi… d’ailleurs la tente aussi s’en souvient ! Ah quand on est jeune et qu’on a les crocs, plus rien ne nous arrête …
Sympa la vidéo !
Et vous seriez passé le 1er septembre à Bolquère, vous auriez pu enchainer une course d’orientation. Et là vous aviez du ravitaillement à l’arrivée !
exact oui, l’arrivée à Haut-Asco sur le GR20 !
A Bolquère, c’était bien balisé, le sentier était même goudronné !
😉