Régis me propose de faire une journée d’alpinisme au créneau d’Endron. C’est un couloir que je voulais faire depuis déjà un moment alors, je saute sur l’occasion. Nous voilà partis pour l’aventure…
Le départ est forcément matinal mais pas trop, nous arrivons sur le parking de Goulier Endron à 8h00. Nous sommes seuls, mais le temps de s’équiper et voici le personnel de la station qui vient ouvrir les remontées. Nous remontons au départ les pistes de ski désertes avec RFM en fond (merci la station). Arrivés au niveau du téléski le plus haut, nous obliquons sur la droite (Est) pour monter sur la crête venant du pic de Sarrazi. Il nous faut alors redescendre afin d’aller chercher l’entrée du couloir. Vu la quantité de neige, nous mettrons 2h00 depuis le parking jusqu’à l’entrée du couloir. Merci à Régis qui a fait la trace tout du long.
Nous nous équipons avant d’attaquer et remarquons un skieur de randonnée qui arrive dans notre direction. Nous pensons alors qu’il va venir faire le couloir et qu’il le redescendra ensuite à ski. Nous débutons le couloir sans attendre dans une pente modeste. Pour ma part, je suis un peu perplexe par rapport à la qualité de la neige. Je pensais trouver une neige dure mais nous avons plutôt droit à de la “poudre tassée” avec, par endroit, des zones de neige “polystyrène ou semoule” que je ne trouve pas des plus rassurantes. Régis me dit que ces conditions de neige sont habituelles et qu’il n’y a rien à craindre. Ce sera lui qui fera aussi la trace dans le couloir car grosse pente+neige poudreuse = grosse galère et gros brassage. Moi, j’arrive tout juste à suivre dans la trace qui, par endroit, s’efface, aussitôt rebouchée par de la neige semoule. Un premier ressaut rapidement escaladé ne nous pose pas trop de problème. Nous continuons notre progression et sur le haut, nous préférons obliquer légèrement à gauche pour trouver de la neige plus dure (voire glacée). La progression s’en trouve facilitée mais la pente est plus raide. Régis sort donc la corde et nous nous encordons à 20m. Lors d’un passage un peu plus raide, nous tirons quelques longueurs, protégés par des broches dont l’encrage me semble plus que douteux (je les enlèverai sans dévisser!) : « pour le moral », me dit Régis…Nous arrivons en haut du couloir relativement facilement, si ce n’est le gros effort du premier pour faire la trace. Je suis bien content d’avoir réussi cette course mais un peu déçu de voir qu’il n’y avait pas vraiment de difficultés particulières…
Finalement, ce sera la descente sur l’arête qui présentera le plus d’intérêt technique. En effet, nous évoluons sur une crête assez effilée par endroit où il ne faut pas se la coller comme on dit. D’un côté, le versant Gnioure avec ces 1000m d’à pic, de l’autre, les 300m que nous venons de gravir. Nous nous assurons mutuellement en faisant des relais, tantôt sur piolet, tantôt sur béquets voire sur friends. Ce passage se révèlera être le plus exposé sans toutefois réserver de véritable difficulté technique. Il ne faut surtout pas se faire piéger par les belles mais dangereuses corniches du versant Gnioure. Nous arrivons finalement au pic de Sarrazi où nous nous accordons une pause déjeuner en plein vent glacial. La course est là, quasi terminée. La descente du pic de Sarrazi ne présente plus aucune difficulté. Nous remarquerons les traces de notre poursuivant en ski de rando qui n’a pas fait le couloir comme nous, mais qui a attaqué la Pique d’Endron par la droite du créneau. Il ne nous semble pas être parvenu au sommet. Nous aurons donc été les seuls à faire notre trace dans ce couloir si esthétique vu de Vicdessos. Merci encore Régis pour cette belle course.
ca y est, te voilà un alpiniste !
Superbe
“mais un peu déçu de voir qu’il n’y avait pas vraiment de difficultés particulières” : l’appétit vient en mangeant
Tu y étais quand??
Je connais 2 personnes qui y était le we du 10 et 11 mars.
Ben on a du leur faire la trace car on y était la veille, le vendredi 09 Mars.