A Tarascon, les premières gouttes de pluie venaient s’abattre sur le parebrise, et elles ne cessaient de gagner en densité au fur et à mesure que nous remontions la vallée. Mais à Ax, le froid commença à former les flocons. A Mérens, 5 cm de fraiche recouvraient le sol. Un miracle. Une grande beauté que d’arpenter le sentier dans de telles conditions, dans un décor particulièrement hivernal, alors que la veille un vent venu du Sahara avait tapissé d’ocre une grande partie de la France. Sur motivés, nous avons tiré au plus raide, dans un étroit corridor en haut duquel la beauté des lieux atteignit son paroxysme. Le pic d’Estagnas initialement convoité se montra moins évident que ce que laissait présager la carte IGN. Aléa de l’exploration virtuelle. Alors, nous avons terminé à côté, au pic de Planals. Un parfait inconnu, mais fort bien situé. Afin de parfaire notre visite de ce secteur totalement sauvage, nous avons sillonné les petits vallons boisés avant de rentrer par une esthétique ligne de crête au panorama sans égal. Un vieil isard mâle à la robe très sombre nous attendait au pic Esteille. Plus bas, l’absence de sentier nous procura quelques désagréments, et l’heure fatidique des 18h (couvre-feu oblige) ne cessait de se rapprocher. Mais la journée était déjà parfaitement employée.
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