Escalade au Pic des Baillettes (09) 09 Juillet 2011

Le départ est donné à 6h30… Ben oui, peu de concessions sont possibles en terme d’horaire avec Régis. Donc, je me résous à me lever avant l’aube pour partir faire l’ascension de l’éperon central au Pic des Baillettes. Le départ se fait au parking du col de Porté Puymorens où nous nous équipons. Etant donné que c’est du terrain d’aventure, nous prenons de la sangle en tout genre, des coinceurs et tout les freinds que nous avons tous les deux:  3 pour ma part et 4 pour Régis , ça devrait passer.

Le topo paraît plutôt cool avec une escalade dans le 4 donc, nos soucis, et c’est plus que confiants (enfin moi) que nous partons à l’attaque de notre objectif. Régis est déjà venu traîner dans le secteur et n’avait pas réussi à trouver le bon départ de la voie.

Le pic des Baillettes se voit très vite, nous permettant de contempler l’ampleur du problème durant la marche d’approche.

L’accès se fait au départ de la station de Porté Puymorens, en remontant les pistes de ski dans un premier temps, puis on oblique en suivant un vague sentier vers le Sud-Ouest. Arrivé sous le lac de la Vignolles, on oblique à gauche dans un pierrier constitué de gros blocs. On remarque d’ailleurs le passage de la descente qui paraît bien raide vu d’en bas.  Enfin, nous n’en sommes pas là et  nous verrons bien lorsque nous y serons. Nous arrivons au pied de la voie vers 10h30 et effectivement, je comprends mieux les hésitations qu’a pu avoir Régis lors de sa première venue.

Après un petit casse croûte, Régis débute l’escalade, facile au départ, mais qui réserve tout de même quelques passages sympas. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’y a aucun point en place, que le granit c’est très compact, qu’on se pose plein de question sur l’itinéraire, et que l’ambiance est bel et bien présente. En effet, pas besoin de beaucoup s’élever pour être plein gaz; c’est sûr, on y est ! Régis me propose de prendre la tête, mais franchement je ne me sens plus très confiant car je n’ai pas beaucoup l’habitude de poser des coinceurs et des freinds. Du coup, c’est Régis qui va s’y coller. On continue avec un niveau que personnellement je trouve un peu supérieur au 4 annoncé. Régis, lui, telle une machine bien huilée, continue invariablement d’enchaîner les longueurs. Lors d’une traversée sur la gauche, nous trouvons quelques vieux pitons rouillés qui font bien plaisir car le passage est plein gaz et assez fin… En tout cas, nous trouvons quelques traces de cordées antérieures qui nous font penser que nous sommes bien sur la voie. Plus haut, nous débouchons sur une espèce de petit col. Il faut redescendre quelques mètres pour retrouver la voie du Dièdre Nord. C’est là qu’on se fait cueillir ! Lorsque qu’on regarde plus haut, la bagarre s’annonce difficile. Là, on n’est plus dans le 4, c’est sûr. On trouve de plus en plus de vieux pitons rouillés, restes d’anciennes batailles livrés pas des prédécesseurs. Régis doit sortir le grand jeu si on ne veut pas rester dormir ici. Finalement, un vieux piton ben, ça rassure. Cela dit, plus haut, Régis fait un relais sur 3 pitons tout rouillés: « – ça tient tu crois Régis ? », « – Pffft t’inquiète c’est béton ». Bon alors si Régis le dit, je veux bien le croire, mais je ne suis pas très à l’aise. On continue et Régis poursuit mais là, c’est franchement dur. Mon leader rougagne, souffle, renfrougne, et enlève même le sac à dos parce que ça ne passe pas. Merde, c’est quoi ce plan foireux !!! Ca devait être du 4 !!! Bon, sans se démonter Régis poursuit l’escalade et finit tout de même par sortir la voie. J’entends un petit cri de victoire, cool c’est bon, il est sorti. A mon tour maintenant. Effectivement, c’est plutôt gratiné avec un passage tellement étroit et sans prises que c’est finalement avec le dos qu’on arrive à se coincer pour passer ! Putain, il aura fallu du grand Régis sur ce coup là, et arrivés en haut, on crie ensemble notre joie d’être passé ! Nous reprenons nos esprits, et faisons le bilan.

• 4h passées dans la voie alors qu’ils en annonçaient 2 ! Pourtant nous n’avons pas traîné
• Dernière longueur franchement dure
• 50m de corde obligatoire entre les relais
• Quelques vieux pitons en place, sinon il faut mettre ses propres protections
• Itinéraire pas évident pour ceux qui n’ont pas l’habitude

En tout cas, nous aurons passé de belles heures dans cet itinéraire plein de rebondissements. C’est un beau voyage que j’ai fait avec Régis.

Sur le topo que nous possédions, la difficulté n’excède pas le 5a. Sur le topo de Thomas Dulac « les Pyrénées du levant » la dernière longueur est côtée 5c+ ! Là, je suis d’accord.